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La Macronie (mini pièce de théâtre) : Acte I, Scène V

Dernière mise à jour : 12 sept. 2023

Cette pièce de théâtre aborde des sujets sociétaux (telles que les violences sexistes et sexuelles) en des termes durs et francs qui risquent de heurter la sensibilité des plus vulnérables (il n'y absolument rien de péjoratif, chacun a son baromètre émotionnel et se doit d'être à l'écoute de ses besoins). Donc je vous invite à abréger votre lecture si vous sentez qu'elle risque de vous impacter négativement.



ACTE I



SCÈNE V

Aline, Bertrand, Emmanuel


Lors de la pause déjeuner, trois collègues discutent assis à la terrasse d'une brasserie lorsqu'une femme vraisemblablement attirante passe devant eux.



BERTRAND

Il parle la bouche pleine.

Putain elle est vraiment bonne celle-là, j'me la ferais bien ! Son p'tit cul moulé parfaitement dans son short, vraiment j'adore l'été !


EMMANUEL

Il rigole.

C'est vrai qu'elle est pas mal du tout, un peu jeune pour toi par contre papi, mais moi je n'lui dirais pas non et c'est sûr qu'elle non plus.


ALINE

Elle les ignore.


BERTRAND

Il fait un clin d'œil.

Oh tu sais ce qu'on dit mon petit, le sexe n'a pas d'âge.


ALINE

Elle souffle.

C'est justement là que tu te trompes Bertrand et puis quand bien même, une femme pouvait être touchée à tous les âges ce qui je répète n'est absolument pas le cas à moins qu'elle soit majeure et qu'elle ait donné son consentement éclairé. Tu sais ce truc qu'on demande à son partenaire afin d'être sûr qu'il est bien en accord avec ce qui va se passer ensuite.

Elle lève la main pour lui indiquer de ne pas l'interrompre.

D'autre part, il serait grand temps que vous cessiez d'objectifier les femmes comme si elles étaient de vulgaires bouts de viandes. C'est l'été, alors oui effectivement, les femmes se dénudent pour être à l'aise dans leurs vêtements et ne pas avoir trop chaud, mais nous nous habillons pour nous, pas pour la gent masculine, il va vraiment falloir que vous rentriez ça dans vos cranes d'hommes des cavernes parce que ça va deux minutes.

Elle donne un croc dans son burger et pianote sur son téléphone comme si de rien était.


BERTRAND

Ce n'est pas la peine de le prendre comme ça Aline, ça n'était rien de méchant, au contraire, je complimentais cette femme pour ses atouts. Et puis, ce n'est pas comme si vous choisissiez vos tenues innocemment non plus.

Il prend une bouchée de son plat.

C'est fou comme les jeunes de votre génération en font des caisses avec toutes ces conneries de féminisme à la con. À mon époque, les choses étaient beaucoup plus simples.


EMMANUEL

Il n'a pas tort, t'en fait beaucoup pour pas grand chose. Et puis je suis désolée, mais quand on voit certaines tenues, on peut facilement s'interroger sur la volonté qui se cache derrière. Certaines d'entre vous n'hésitez pas à sortir à moitié à poil et ensuite vous criez au harcèlement ou au viol.


ALINE

Son expression change du tout au tout. Elle s'adresse à lui avec froideur.

Tu peux clarifier ce que tu viens de dire s'il te plaît, je ne suis pas bien sûre de comprendre.


EMMANUEL

Quand je vois certains de vos accoutrements, je me dis qu'il ne faut pas s'étonner après lorsque vous vous faites agresser.


ALINE

Son burger lui tombe des mains.

Est-ce que t'es en train de dire que la tenue justifie le viol ?

Son teint passe du blanc à l'écarlate.


EMMANUEL

Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit. Simplement, nous vivons dans une société peuplée de détraqués sexuels, donc il ne faut pas non plus s'étonner lorsqu'on provoque le sexe opposé.

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