Cette pièce de théâtre aborde des sujets sociétaux (tel que le viol) en des termes durs et francs qui risquent de heurter la sensibilité des plus vulnérables (il n'y absolument rien de péjoratif, chacun a son baromètre émotionnel et se doit d'être à l'écoute de ses besoins). Donc je vous invite à abréger votre lecture si vous sentez qu'elle risque de vous impacter négativement.
ACTE I
SCÈNE I
Léon, Bertrand
Deux inconnus se mettent à discuter de la Macronie sur le quai de la gare en attendant le train. L'un semble cautionner la façon dont les choses se passent dans notre pays, tandis que l'autre, de prime abord plutôt ingénu, se distingue par la clairvoyance de son esprit.
LÉON
Mais ce n'est pas croyable ! Encore ?
BERTRAND
Est-ce que tout va bien jeune homme ?
LÉON
Oui je vous remercie, c'est simplement que je viens de voir une énième abomination sur mon téléphone.
Il tourne l'écran de son appareil en direction de son interlocuteur.
En Macronie, on abuse sexuellement des enfants, mais on ne doit surtout pas vendre de drogue ! Ah ça non !
BERTRAND
Mais à quoi pensez-vous ? Ne voyez-vous pas comment tous ces voyous se font de l'argent sur le dos de l'État ?
LÉON
Quel est le rapport ? Je ne vous comprends pas.
Il se gratte la tête.
BERTRAND
La drogue c'est illégal mon petit, voilà le rapport.
LÉON
Et faire subir des attouchements aux enfants, les pénétrer alors qu'ils n'ont même pas l'âge de réfléchir à leur avenir, ce n'est pas illégal selon vous ?
BERTRAND
C'est répréhensible oui, mais bon, ça n'a jamais fait perdre un centime à qui que ce soit, donc ne nous étalons pas.
Il tourne la tête rapidement pour regarder dans combien de temps arrive le train.
LÉON
Et le racisme, qu'en pensez-vous ?